Campagne d’informations sur l’antibiorésistance - Du 18 au 24 novembre 2023
Du 18 au 24 novembre 2023 a lieu la Semaine mondiale d’information sur la résistance aux antimicrobiens. Il s’agit d’une campagne mondiale menée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette année, la Faculté de Pharmacie de l’Université Paris-Saclay a pris part à cette campagne de prévention en proposant, chaque jour, sur ses réseaux sociaux des informations pour comprendre l’antibiorésistance et réagir à cette menace d’impasse thérapeutique.
Comprendre le phénomène de l’antibiorésistance
Deux professeures de la Faculté de Pharmacie, Pr. Anaïs BROSSE et Pr. Nadège BOURGEOIS-NICOLAOS ont contribué à cette campagne d’information sur le phénomène de l’antibiorésistance. Ce terme désigne la capacité d’une bactérie à résister à l’action d’un antibiotique. Certaines bactéries sont même devenues multirésistantes, autrement dit résistantes à plusieurs antibiotiques. Comme tout organisme vivant, les bactéries cherchent à s’adapter pour survivre et se multiplier malgré les agressions de leur environnement, comme les antibiotiques. Toutefois l’utilisation massive, répétée et/ou inadaptée des antibiotiques en santés humaine et animale depuis les années 1970 a poussé les bactéries à évoluer rapidement pour se protéger.
Un problème de santé publique internationale
Les chiffres sont interpellant : en 2019, plus de 120 000 personnes ont eu une infection par une bactérie résistante aux antibiotiques en France. Près d’1,3 million de décès dans le monde peuvent être attribués aux infections résistantes aux antibiotiques. L'impact sanitaire de l'antibiorésistance est comparable à celui combiné de la grippe, de la tuberculose et du VIH.
Le développement de l’antibiorésistance et son accélération depuis les années 2000 sont identifiés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme l’une des menaces majeures pour l’humanité. Devenue un problème mondial de santé publique, la résistance aux antibiotiques menace notre mode de vie actuel en compromettant les avancées que la médecine a effectuées depuis plus de 70 ans en augmentant le risque infectieux. Si les mauvais usages et la surconsommation d’antibiotiques ne sont pas enrayés, les maladies infectieuses pourraient redevenir l’une des principales causes de mortalité dans le monde d’ici 2050.
Se mobiliser collectivement et individuellement contre l’antibiorésistance
Tout en rappelant le risque d’impasse thérapeutique provoqué par l’antibiorésistance, nos deux professeures de la Faculté de Pharmacie, Pr. Anaïs BROSSE et Pr. Nadège BOURGEOIS-NICOLAOS se veulent rassurantes quant à la capacité d’enrayer l’antibiorésistance. Pour cela, il faut se mobiliser collectivement et individuellement dès maintenant.
Le Ministère de la Santé et de la Prévention a présenté la stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l’Antibiorésistance qui s’oriente en deux piliers :
- Les actions de prévention et contrôle des infections,
- Le bon usage des antibiotiques.
Les antibiotiques ne doivent être utilisés qu’en cas de nécessité : de nombreuses infections courantes, comme la bronchite, la grippe ou le rhume, sont d’origine virale. Or, les antibiotiques ne sont efficaces que sur les infections d’origine bactérienne.
- Les antibios, c’est quand il faut : uniquement pour les infections d’origine bactérienne,
- Les antibios, c’est comme il faut : le bon antibiotique, c’est celui prescrit par le médecin,
- Les antibios, c’est ce qu’il faut : respectez la dose prescrite et la durée exactes du traitement.
N’oubliez pas qu’une fois le traitement terminé, rapportez les médicaments entamés, non utilisés ou périmés à votre pharmacien afin qu’ils puissent être correctement détruits, sans polluer l’environnement.
Découvrez la campagne sur nos réseaux sociaux : https://www.instagram.com/pharma_upsaclay/?hl=fr
Plus d’information sur le site de l’OMS : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/antibiotic-resistance